Pour une anthropologie de la mobilité
Pour une anthropologie de la mobilité
Nous ne vivons pas dans un monde achevé, dont nous n`aurions plus qu`à célébrer la perfection.
L`idée même de démocratie est toujours inachevée, toujours à conquérir. Il y a dans l`idée de globalisation, et chez ceux qui s`en réclament, une idée de l`achèvement du monde et de l`arrêt du temps qui dénote une absence d`imagination et un engluement dans le présent qui sont profondément contraires à l`esprit scientifique et à la morale politique. Il nous faut aujourd`hui repenser la frontière, cette réalité sans cesse déniée et sans cesse réaffirmée.
Il faut repenser la notion de frontière pour essayer de comprendre les contradictions qui affectent l`histoire contemporaine. Une frontière n`est pas un barrage; c`est un passage. Les frontières ne s`effacent jamais, elles se redessinent. La frontière a toujours une dimension temporelle : c`est la forme de l`avenir et, peut-être, de l`espoir. Voilà ce que ne devraient pas oublier les idéologues du monde contemporain qui souffrent tour à tour de trop d`optimisme ou de trop de pessimisme, de trop d`arrogance dans tous les cas.